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avant le coup de blanc

Me voilà de retour de vacances. Partie pour le Vaucluse avec mes parents et mes tout petits, j'ai ensuite pris le train pour Lyon où j'ai rejoint le reste de la tribu chez mes beaux parents. Retour tous ensemble ici... pour une nuit! G. s'est envolé pour le Japon et j'ai roulé direction Pas de Calais. Points communs de nos trois mini vacances: un goût de trop court, un temps pas terrible, le plaisir de voir ceux que l'on aime, des envies qui (re)naissent, pas besoin de réfléchir aux menus, et surtout des nuits plus courtes et morcelées les unes que les autres, des petits dans des lits inconnus, qui pleurent chaque nuit et se réveillent bien trop tôt!

A Lyon, nous avons découvert le nouveau nid (qui promet d'être bien douillet) des Serins. L'envie de chez moi bien à moi est revenue tout de suite, réveillée par l'odeur du plâtre et de la peinture fraîche, les vieux murs patinés, les beaux volumes et les premières petites touches de déco de Chloé.

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Je change de job ! Oui, vous avez bien entendu. Après trois ans passés dans la recherche, je tourne une page. Vous ne saviez pas ? Oui, j’étais chercheuse en tétines et doudous. Poste clé et oh combien valorisant, puisqu’il s’agit d’un domaine de recherche où, il faut bien l’avouer, on trouve souvent, bien que les budgets soient bien moindres que ceux alloués aux chasseurs de bosons. Mais bon, soyons grands seigneurs. De toute façon  j’ai toujours gardé mes petits boulots favoris (et je les garde encore) : laveuse de biberon et changeuse de couche. Plusieurs cordes à mon arc, un CV bien rempli ! Donc je change, contrainte et forcée, au chômage…  Plus de tétine à chercher et des doudous si facilement interchangeables : chômage technique ! Mais j’ai vite retrouvé une place. Nouveau domaine : la restauration ! Cette année je serai cantinière !!!  Trois services le midi, deux le soir, sept jours par semaine et des clients exigeants (dont une végétarienne). Je vais finir toquée ! Après Marx (Thierry), voilà Engel…

jour de rentrée

La rentrée est passée. Je crois assez bonne pour les grands, chacun étant content de sa classe. Pour les petits c'est moins évident. Ils n'aiment pas aller à l'école, même si, une fois qu'ils y sont, tout se passe très bien. Va bien falloir qu'ils s'habituent! Plus de sieste cette année. Ça leur plait! A moi... moins. Ils sont crevés le soir et très énervés. Curieusement ils se réveillent très tôt le matin, alors que cet été on a même eu droit à de vraies grasses matinées (je suis persuadée que c'est à cause de la maison: je ne m'y sens pas bien, jamais!). Le week end ça crée des tensions palpables. Des heures à essayer de les tenir tranquilles pour que les grands puissent dormir plus tard. Ça finit toujours par des cris, tout le monde à cran. Je ne vois pas de solution.

Cette année, donc, aucun demi pensionnaire et des horaires décalés pour les sorties du midi, d'où les trois services. Mais c'est peut être mieux: moins de possibilité de disputes!

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J'aime boire mon thé seule le matin devant l'ordi. Prendre le temps, le perdre diraient certains, croire encore que je vais avoir le temps et l'énergie de faire tout ce que je souhaite dans la journée. J'aime habiter à la croisée des chemins. J'aime tous ces visages, certes rarement souriants, dans le RER; j'aime observer les étudiants qui vont et viennent en groupe, écouter les petits vieux qui, au fond de l'abri bus, me racontent la banlieue de leur enfance, discuter de nos souvenirs avec les mamans de l'école, le bord de mer, Madagascar ou la Pologne. J'aime voyager sur le marché de la ville d'à côté, y faire le tour du monde. Mais aussi le marché plus "chic" de notre ville, au fond un gros village, et y rencontrer déjà pas mal de connaissances. J'aime être entre les gares, j'aime quand S. vient du nord pour le boulot et m'entraine dans les musées (mon lundi entre la Pinacothèque et Beaubourg) et quand mes petits reviennent du sud avec leurs grands parents (aujourd'hui!). J'aime quand la pluie et le vent fouettent les visages... et laissent passer, de temps en temps, quelques rayons de soleil. J'aime quand ma fille me dit merci pour la balade à Montmartre (ce n'est pas toujours facile de faire converger nos goûts, alors quand en plus il faut plaire à P., M. et à une copine... on a donc suivi un guide et joué aux touristes...). J'aime voir que dans notre ville le score du FN est resté à un seul chiffre...

ascension de la butte par la face nord

être parties sous la pluie et n'avoir que du soleil

penser aux peintres

et  à celle qui s'accroche à son échafaudage berlinois

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chez moi... (dessin de Thomas: des doudous avec des bébés dans le ventre)

Je ne fais pas de ménage... je préfère préparer de petits cadeaux (mais le facteur ne sonnant qu'une fois en Savoie, le paquet ne sera pas ouvert le jour de l'anniversaire...). Je n'ai toujours pas déposé nos demandes de passeports. Les valises ne sont pas du tout prêtes. Je me dis qu'en dehors des tâches ménagères, je n'ai encore pas fait grand chose de ma semaine... faudrait qu'enfin je me bouge les fesses! Je pense à notre "café-citoyen" de jeudi sur la "communication non violente"... j'y pense et puis j'oublie (c'est la vie? non?), surtout quand les petits chahutent dans mes pattes et les grands se disputent sous mon nez! Je charge mon petit appareil photo: jeudi après midi quand nous avons fait l'expédition le petit tour à Paris pour aller jouer avec les petits Serins, batterie à plat et je n'ai pas pu immortaliser les tours de tourniquets, les remontées de toboggan et les descentes aussi... sur le dos, les rigolades et la mousse au chocolat. Je me dis que le risotto aux champignons et les filets de poulet pochés de ce midi étaient bien bons, comme ceux du restau, mais que pour les fraises, ce sera bien meilleur la semaine prochaine à côté de Carpentras... Je profite de ce premier jour de vacances. Tout va bien vite en ce moment, ça donne un peu le vertige...

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Ce midi, Thomas était très fier de son bonhomme... et il a bien raison! Que de progrès en quelques mois d'école: chapeau les instits (qui a dit que les instits de maternelle ne sont là que pour changer des couches?)!!! Par contre il refuse toujours d'y faire du sport... et empêche Lucile d'en faire, la "gardant avec lui". Lucile est toujours gênée par sa demi-propreté: elle voudrait ne plus mettre de couche pour la sieste, mais n'aime franchement pas les toilettes, accepte tout juste le pot (et seulement quand il est nickel!!!) et, finalement, préfère presque le pipi culotte! Ça la met de mauvaise humeur, mauvaise humeur assez communicative.

Ce midi, j'avais une lettre d'une vieille dame de plus de 90 ans et avant hier j'en avais reçue une autre d'une autre vieille dame de plus de 90 ans. Deux longues lettres, écrites délicatement, à la main. Quelques photos d'enfants, des cartes de bonne année, des coups de fils. Je fais avec plaisir mes montages photo, chaque année. Chaque année je les envoie en pensant à chaque destinataire, occasion de se souvenir... Et puis ensuite des lettres, des photos, des mails, des appels, autant de petits bonheurs. Mon mur attendait plus d'images, mon vase plus de mots, mais bon, je suis moins gourmande qu'eux ;)

Ce midi, les ouvriers sont venus me demander s'ils pouvaient intervenir chez nous dès aujourd'hui: ce soir nous n'aurons plus de plomb dans l'eau!

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Dans ma super journée de mercredi, j'ai quand même réussi à faire la crèche! Et le scoop de la semaine: Lucile veut maintenant des robes!!! Le problème c'est qu'elle n'en a qu'une mais d'été... qu'elle ne veut plus quitter! Qui a dit que c'était une e****deuse???

Des ronds pas ronds, des plis pas prévus, un tissus un brin austère... J'ai sorti ma machine à coudre et mes ciseaux, les chutes de tissus de Chloé (les touches de couleur, ce qui est joli et gai, pas le tissu du fond marron même pas glacé!!!). Et hop, le nouveau calendrier de l'Avent est prêt (l'ancien avait plus de 6 ans, j'en avais un peu marre). Thomas m'a demandé ce que je faisais. "Le calendrier de l'Avent" "Ah, les petits sacs avec des bonbons?"... Quelle mémoire!

Mais ce week end j'ai surtout eu la visite de ma copine. On a vu des expos (là et là) , on est allé au resto, on a passé du temps ensemble... Et puis G. est rentré de son voyage asiatique. C'était trop bien ces quelques jours.

le ciel est parfois bleu au dessus de notre maison

Je manque à tous mes devoirs. Commencer un nouveau blog, par des nuages et rien d'autre... un peu abrupt!

Nous sommes maintenant installés dans notre nouvelle maison depuis deux mois, banlieue sud de Paris. Il ne reste que quelques cartons, qui ne seront peut être jamais vidés ici. Plus d'attaches matérielles dans le Pas de Calais (mais tellement encore côté coeur...). Chaque meuble a trouvé sa place, mais l'espace nous manque... surtout dans la cuisine. Cuisine? Un bien grand mot pour cette mini pièce dans laquelle on tient à peine à deux, mais qui est heureusement ouverte sur le salon et la salle à manger. Et chaque jour je peste, je jure, contre le four qui ne chauffe que lorsque l'on met la minuterie en marche, minuterie qui ne sonne même pas , contre les plaques de gaz qui ne s'allument pas toutes automatiquement (et qui n'ont pas de sécurité, mieux vaut donc éviter les courants d'air les jours de gros rhume!), contre le bac unique de l'évier, forcément trop petit, contre le bouchon mal adapté, contre les rangements trop hauts et le lave vaisselle si  capricieux. Mais je m'égare, dans l'ensemble la maison est agréable, confortable.

salle à manger vue du salon, exceptionnellement rangés

Dès notre arrivée, nous avons été accueillis par nos voisins, par tout le voisinage, de manière très large d'ailleurs. Déjà plusieurs invitations... Dès notre arrivée nous sommes allés chercher (enfin surtout "je") tous les vendredis soirs notre panier de légumes à l'AMAP de la Ville. Dès notre arrivée nous avons été happés par les emplois du temps des divers établissements des enfants et par les réunions qui s'enchainent.

R. est maintenant en seconde. Sa classe a l'air sympa et motivée par une option européenne nouvelle et des profs très impliqués. Mais l'ambiance du lycée est souvent tendue: déjà deux blocus, des véhicules incendiés, un dispositif policier musclé et des ados qui ont tendance à se croire dans un grand jeu vidéo, qui ne mesurent pas la portée de leurs actes (les incendiaires sont de bons élèves de 1èreS et de classe prépa!). Un autre soucis: les maths. Remplaçant vacataire dès la rentrée qui part du jour au lendemain au bout d'un mois, et nouveau remplaçant qui a du mal à assurer tous les cours... à suivre!

M. est en 4°. Elle a maintenant des amies, mais toujours autant le cafard quand il faut partir le lundi matin. Et puis certains soirs elle ne retient pas ses larmes... à suivre!!

P., en 6°, a des copines partout. Elle est la seule à fréquenter la cantine: pour les autres je passe mon temps à préparer des repas (hé oui, dans la toute petite cuisine) qui ne sont même pas tous pris à la même heure!!! Bref, P. est ravie. elle a commencé l'anglais et l'allemand, est autonome, souvent invitée. Le niveau de sa classe n'a pas l'air terrible. C'est le cas de tout le collège. Beaucoup de parents, en fin d CM2 préfèrent du coup inscrire leurs enfants dans le privé, privant le collège de "bonnes" recrues, laissant le niveau encore baisser... à suivre.

Lucile et Thomas vont tous les matins à l'école. Ils ralent car ils n'aiment pas s'habiller, mais se plaisent avec leurs copains, ou plutôt leurs copines (car Thomas préfère nettement les filles!) et leurs maitresses. Lucile met encore des couches pour dormir et pour me faire enrager! J'espère que bientôt ils iront aussi l'après midi à l'école.Car, pour l'instant, à part la cantinière, je ne fais pas grand chose. La grande majorité des voisines travaillant, et comme il n'y a quasiment aucune activité les matinées... à suivre...

Lucile, chipie, par Opa D.